Dommage.
Le film a de très beaux moments de mise en scène (J'aime cette scène de moto dans les bois!), est techniquement très convainquant, et Cianfrance me paraît un très bon réalisateur. J'aime cette manière qu'a un personnage de venir "hanter" les deux dernières parties du film, à travers des objets que l'on touche, que l'on manipule, que l'on s'approprie. J'aime cette thématique très présente de la transmission (d'un père à un fils, du moteur aux roues).
Malheureusement, je n'ai jamais vraiment été pris par ce film, à cause de son écriture je pense. Cette ambitieuse construction scénaristique en trois parties, sa complication, entraîne un scénario très "technique" (ça doit être très compliqué d'écrire comme ça je pense). J'ai trouvé cette technicité trop visible, donnant à certaines situations un côté "forcé".
Cette lourdeur scénaristique et sa multiplicité de personnages ne permet pas de les approfondir suffisamment, on a donc un film qui émeut peu. En plus, il se trouve que le cinéma américain est obsédé par cette thématique de la paternité, de la transmission, et le film souffre de la comparaison avec, par exemple, le superbe Mud de Jeff Nichols, ou les films de James Gray (pour ne citer qu'eux)
Le film souffre aussi d'autres défauts. Je trouve Gosling à la limite de l'erreur de casting. Il faut arrêter d'essayer de vouloir nous faire passer ce type pour un badass, un mec dangereux. Il est très bon lorsqu'il s'agit de jouer le copain sympa qu'on aimerait bien avoir, il a une attitude cool qui fonctionne pour certains rôles. Mais non, il n'est pas capable de porter sur son visage une quelconque ambiguïté. A moins de le figer complètement comme l'a fait Refn dans Drive (qui joue, justement, sur sa tronche de good guy pour la maculer de sang sous notre regard médusé).
Le film vaut quand même le coup d'oeil, car sa mise en scène soignée offre de très beaux plans.
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