Difficile de cerner ce qui fait exactement la réussite de Dear White People. Si l'on cherche à décomposer, on parlera de la finesse des dialogues, le film pouvant presque se résumer à une suite de joutes verbales pleines de vivacité. Des dialogues truffés de références (de la trash TV à Bergman), qui sont autant d'occasions pour les différents personnages de briller - et chacun aura son bon mot.
Cet équilibre dans la manière de traiter les personnages permet au film d'éviter le manichéisme que le sujet du film aurait pu trimbaler, et imprime le bon ton au film : j'y reviendrai plus tard.
L'utilisation de la musique est un des ingrédients les plus savoureux également : ces joutes verbales sont baignées de musique, le plus souvent feutrée, musique de chambre ou jazz suave et discret, et ce quelle que soit la violence des propos échangés, remettant toujours en cause leur réelle gravité, et imprimant au film une chouette légèreté pleine de classe.
C'est ainsi que Justin Siemen imprime au film son ton, impliqué mais léger, classe mais pas prétentieux, et traite le thème du communautarisme. Il me semble qu'au lieu de simplifier le problème, il en montre toute la complexité. Comment exister en tant qu'individu lorsqu'on ne se reconnaît dans aucune des communautés? Comment exister en tant qu'individu au sein même du groupe? Ces communautés peuvent-elles se rencontrer? Par la révolte, par l'amour?
Le tout enrobé d'humour et de charme. Beau film.
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