2019, les découvertes en vrac : Les Banlieusards, 1989, Joe Dante


Intéressant de voir comme ces Suburbs américains auront irrigué le cinéma des années 80 (Blue Velvet, Edward Scissorhands, ...). Joe Dante choisit ici l'angle de la comédie fantastique satirique, avec son habituelle habileté à réutiliser les codes des films et séries (Twilight Zone) qui ont illuminé sa jeunesse de banlieusard. La bande originale du toujours excellent Jerry Goldsmith joue le même jeu du décalage, les grandes orgues faisant parfois irruption dans la partition le temps d'un clin d'œil.

Le problème de ces suburbs si tranquilles, Joe Dante l'identifie assez clairement : l'ennui, qui pousse à espionner son voisin (voir aussi le personnage de Ricky, qui se satisfait du spectacle des enfantillages de ses voisins mâles quadragénaires, et invite même des potes pour regarder). C'est aussi l'esprit de communauté, qui pousse à se méfier de toute différence, de tout soupçon de marginalité. Ce qui est cool c'est que la violence du propos n'autorise pas le cinéaste au jeu de massacre : il reste relativement tendre et humaniste, même lorsqu'il se moque du militarisme et du patriotisme idiot de l'ancien combattant interprété par un toujours génial Bruce Dern. 
Tom Hanks est toujours excellent dans ce registre de l'américain standard hébété qui se fait chier. A ses côtés on retrouve avec plaisir Carrie Fisher, rayon de soleil d'intelligence qui tente de réveiller son mari et siffler la fin de la récré. C'est beau de voir comment Joe Dante parvient à insuffler un souffle politique dans un film si agréable et en toute humilité. En résulte cette joyeuse comédie qui, si elle manque parfois de rythme, a toute ma sympathie.

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