Le Locataire, Roman Polanski, 1976


C'est une bouche édentée qui nous happe, qui nous aspire, un plan vertigineux. Ce plan effrayant, c'est le premier avertissement de Polanski : si son film prend l'apparence d'une comédie, ce n'est que pour injecter de l'inquiétude et de la frayeur dans le quotidien, l'anodin. A ce titre, cette bouche joue un peu le rôle de l'oreille de Blue Velvet : un passage.
C'est avec une grande maîtrise que Polanski mène son récit entre les genres, la comédie se faisant progressivement grignoter par une angoisse de plus en plus envahissante, de Gérard Jugnot à Norman Bates. 
C'est peut-être aussi à cause de cette apparente banalité que lorsque la boucle est bouclée, le vertige nous envahit à nouveau, bien plus fort encore.

Ma fierté du jour : j'ai écrit une bafouille sur ce film sans utiliser le mot "paranoïa". Youpi!

2 commentaires :

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