Lorsque la fiction s'intéresse à la politique, c'est souvent par l'angle de la théâtralité qu'elle implique : les jeux de masque. Les politiques fascinent souvent en tant qu'acteurs. Dans le Lincoln de Spielberg, le politique est avant tout orateur et metteur en scène . En cela il donne à Daniel Day Lewis un rôle fantasmatique : celui d'un acteur qui se dirige lui-même!
Mais aussi on se rend compte que pour son épouse le jeu est aussi en question, masquer sa douleur (si infinie soit-elle) est un passage obligé. C'est résumé par Spielberg le temps d'un raccord brillant, l'ombre de Lincoln venant balayer la tristesse éprouvée par sa femme pour la faire "entrer dans son rôle" :
Cette séquence en appelle une autre dans ma mémoire. Dans la cinquième saison de la série The Wire, le politicien véreux Clay Davis se retrouve (enfin) menacé par la justice. A la sortie du palais de justice, un groupe de journalistes l'attend. La détresse qui se lit sur son visage et dans la position de son corps, fait place, en une fraction de seconde (et ici à l'intérieur d'un même plan), à un masque affichant un sourire de vainqueur décontracté :
La séquence a été ici légèrement ralentie, dans la scène telle qu'elle apparaît dans la série, le changement d'expression est beaucoup plus vif, et sa détresse beaucoup plus fugace.
Quel enculé ce Clay Davis, mais quelle santé!
RépondreSupprimerIncrevable, le con!
RépondreSupprimerBon et sinon, tiens, une petite apparition dans les affranchis :
https://www.youtube.com/watch?v=bboAVYp9N-E