Detective Dee 2, Tsui Hark, 2014

Les vrais héros s'habillent en noir, évitant ainsi les auréoles sous les bras.

Découvrir Tsui Hark en 2014, c'est à la fois un grand plaisir et des regrets de ne pas l'avoir découvert plus jeune, à un âge où ces récits héroïques de rivalité amicale et de romances impossibles, ces chorégraphies de combats m'auraient sûrement encore plus emporté.

Quoi qu'il en soit, j'ai pris un plaisir immense devant ce film-monstre, ce dragon des mers surpuissant mais léger et agile. C'est l'enjeu du film de Tsui Hark : opposer la pesanteur (une mer déchaînée, un immense monstre) à la légèreté virevoltante de ses personnages (qui tournoient sur eux-mêmes en faisant des saltos dès qu'ils vont acheter le pain).
La légèreté de ton est de mise aussi, et le scénario facétieux réserve quelques bonnes surprises (le thé "langue d'oiseau" comme élément important de l'intrigue... Et un remède amusant). L'humour de gamin qui ponctue le film, jamais référentiel, jamais ironque, permet de belles respirations.
C'est ce qui distingue ce blockbuster-là (car c'en est un, il suffit de regarder le très long générique de fin, ponctué de blagues) de l'ordinaire hollywoodien, lourdaud et trop sérieux (Snyder), ou au contraire jouant tellement au malin qu'il désamorce toute émotion (Whedon)

'Faut que j'aille... ACHETER DES CLOPES!

Sur le fond, le film assume un classicisme assez strict : une rivalité/amitié entre deux héros, une romance impossible, un sidekick sympa, etc... Mais le respect qu'a Tsui Hark pour ces personnages (un peu archétypaux) les rend attachants.
Et surtout, cette mécanique narrative, qui pourrait, trop visible, nous détacher de cette histoire, est complètement mise en retrait par la mise en scène survoltée. Tsui Hark décide d'utiliser le numérique pour laisser libre cours à son imagination débridée, notamment dans le montage, multipliant les prouesses pour maintenir le spectateur captivé.
On pense aussi parfois au jeu video, notamment lorsque les éléments de la réflexion de Detective Dee viennent se superposer à ce qu'il voit. 
Quant à la 3D, Tsui Hark décide d'en déchaîner son usage, en assaillant le spectateur de projectiles, en utilisant beaucoup de travelling vers ou depuis la profondeur du plan, et en filmant beaucoup l'eau, terrain de jeu idéal pour la 3D.

C'est peut-être là la recette qui fait fonctionner ce blockbuster-là : une histoire de conte de fées, classique et héroïque contée par une mise en scène utilisant sans limite les effets et technologies modernes. Mais surtout : un humour de gamin.

2 commentaires :

  1. Superbe petite bafouille qui fait résonner mon enthousiasme pour ce film, en espèrant pas mal d'autres du vétéran le plus fou du cinéma HK.

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    1. Merci! Je sais pas si le film a marché. En France en tous cas je pense pas, vu qu'il était étrangement vendu. A Montpellier, une unique séance 3D en VO (il n'apparaissait même pas sur les écrans qui annoncent les séances à venir) : 6 personnes dans la salle. Mais on a pris notre pied!

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